La 'chabason de la lenga parlada ?
Depuis les années 1940 la transmission familiale de la langue occitane s’estompe dans le monde paysan limousin. Chaliá pas parlar « patois » aus pitits, 'qu’era v-òrre… En ville, le déclin est allé encore plus vite mais l’usage de la langue s’est perpétué jusqu’à ce début de XXIe siècle lors des foires et jours de marchés (les publicités pour les commerçants limougeauds sont encore régulièrement bilingues dans les petits journaux locaux jusque vers 1960).
I a pas tant de temps, tot lo monde parlava « patois » aquí ! La culture occitane qui était omniprésente dans les campagnes jusqu’aux années 1960-1970 est devenue plus discrète, et dans certains secteurs (Montagne Limousine), en voie de disparition. Et pourtant, malgré la forte régression de sa pratique depuis les trente dernières années, la langue occitane reste encore une langue du quotidien pour beaucoup de vieux limousins. Mas fau prener la pena de la 'nar auvir, elle devient "clandestine", repliée dans l’intimité villageoise, cantonnée aux relations familiales ou de voisinage, les locuteurs ayant dans leur très grande majorité plus de soixante-dix ans.
Anetz, anetz, tot n’es pas mòrt d’enguera ! Ce n’est pas parce que l'occitan résonne de moins en moins en Limousin qu’il faut l’enterrer avant l’heure ! Nous l’avons rapidement constaté lorsque nous sommes partis à sa collecte sur les petites routes du pays et la moisson est encore étonnamment riche : les chansons, les contes, les rites, tot çò que fai la richessa d’una cultura, sont encore vifs dans bien des mémoires… Despaicham-nos dròlles !