ENFANCE ET JEUNESSE
C’est au sein d’une famille de sabotiers que naît Firmin Meilhac, le 25 septembre 1911. Il ne choisira son premier prénom, Michel, qu’à l’âge adulte et signera toujours « F. Meilhac ». Pour sa famille et ses connaissances de jeunesse, il sera d’ailleurs toujours Firmin. Son père s’est installé à La Roche-Canillac et ses oncles et cousins perpétuent la tradition familiale en Xaintrie toute proche, dans la commune de Darazac, de l’autre côté de la Dordogne.
Au début de la guerre de 1914-18, Jean-Émile Meilhac, père de Firmin et de René, né en 1905, est gravement blessé et on lui offre un emploi de concierge de lycée à Fontenay-le-Comte, en Vendée, où la famille part s’installer pendant 2 ou 3 ans. Puis les médecins conseillent un retour en Corrèze, pour la santé de René.
À l'école de Fontenay-Le-Comte
Fin de la guerre 1914-18
En 1918 ou 1919, Jean-Émile Meilhac fabrique un petit violon en noyer pour son jeune fils qui, de ce moment jusqu’à la fin de sa vie, va vouer une passion totale à cet instrument. Le contexte affectif est puissant : sa mère adore chanter et connaît un vaste répertoire traditionnel, ses parents l’encouragent et son oncle Henri Meilhac, sabotier-maçon venu s’installer lui aussi à La Roche-Canillac, est probablement un très bon musicien. Il sert en tout cas de modèle à son neveu qui, en 1926, écrit fièrement à son frère ainé que « l’Henri » lui a donné des cordes de ré et de sol et qu’il sait maintenant jouer « sa bourrée sur les 4 cordes ». Deux autres violoneux jouissent alors d’un grand prestige à La Roche-Canillac : Loche et Nadaud.
En 1925, le jeune Meilhac anime, seul, son premier bal de conscrits, en remplaçant au pied levé un violoneux âgé tombé malade. Il travaille alors comme sabotier avec son père.
De 1927 à 1929, il part pour des travaux saisonniers à Dienne, dans le Cantal, où il est tour à tour faucheur et maçon, ne rentrant en Corrèze qu’en hiver. Il y fait la connaissance déterminante du grand accordéoniste Henri Momboisse, de vingt-deux ans son aîné. Celui-ci, après une vingtaine d’années de bals, rue de Lappe, dans le milieu des Auvergnats de Paris, est revenu dans son Cantal natal depuis 1922. En 1926 on lui a proposé de reprendre le Casino de Vic-sur-Cère, il a accepté et remonté rapidement l’affaire. C’est à l’occasion d’un bal « Chez Aubertie », à Murat, que Firmin Meilhac l’entend pour la première fois. Il est totalement ébloui et va apprendre, directement à son contact, une partie de son répertoire régional. Son jeu au violon en sera influencé pour toujours.
Julien Latorre et Henri Monboisse
En 1934, il se marie avec Jeanne Laporte, dite Marguerite, une passionnée de danse qu’il a connue en jouant pour un bal à Saint-Martial-de-Gimel. Ce sont des musiciens de Momboisse qui viennent animer sa noce, dont Marcel Roux à l’accordéon et Julien Latorre au banjo.
Michel et Jeanne Meilhac le jour de leur mariage
Michel et Jeanne Meilhac en voyage de noces,
sur la route de Salers,
le 30 décembre 1934
VIE PROFESSIONNELLE
Après son mariage Michel Meilhac prépare des concours administratifs. Il obtient d’abord un petit emploi aux Ponts et chaussées puis, suite à son admission aux PTT (Postes, télégraphes et téléphones), commence une carrière itinérante de facteur et receveur qui le mènera de la Corrèze (Estivaux 1936, Saint-Martial de Gimel 1937) au Puy-de-Dôme (Fayet-le-Château 1938, Murols 1938), à la Haute-Vienne (Jourgnac 1941), avec retour en Corrèze (Brivezac 1947, Saint-Salvadour 1949), en Haute-Vienne (Saint-Bonnet-Briance 1953, Magnac-Bourg 1959) et, pour terminer, à nouveau en Corrèze (Treignac 1963).
Course cycliste à Treignac, en 1927. Jean Ségurel est marqué par une croix
Dédicace de Jean Ségurel à Michel Meilhac. 1964
Pendant la guerre, Meilhac anime aussi des bals clandestins avec un accordéoniste préparateur en pharmacie dont nous n’est resté que le surnom : « Pilule ». À la Libération, de 1946 à 1949, il joue avec l’accordéoniste Marcel Chirol, de Château-Chervix. Il y a une très forte demande de bals et il leur arrive de jouer 5 fois dans la semaine.
Michel Meilhac et Marcel Chirol
L’École Ventadour au début des années 1930
De 1953 à 1967, sans en être réellement membre, Michel Meilhac rejoint de temps à autre L’École Ventadour dont son frère, qui joue maintenant de la vielle, est devenu directeur.
René Meilhac et l’École Ventadour en 1953
Une « sortie » de l’École Ventadour en 1953
Michel Meilhac en costume folklorique
Antoine Chastanet, dit Piaulou
Louise Aubertin, née Chastanet, en 1928 à Paris
Article du journal La Montagne, 4 avril 1965
Violon fabriqué en 1958
Étiquette du violon No 25
Tout petit cendrier
C’était en outre, on le sait, un coureur cycliste fervent et cet enthousiasme de jeunesse ne s’arrêta pas avec son mariage.
Il aurait été aussi, selon Bernard, excellent joueur de billard, prestidigitateur et manipulateur de cartes à jouer.
Il était par ailleurs profondément croyant et, alors qu’il était déjà très malade, il rédigea pour son fils Bernard et sa belle-fille Monique plusieurs textes destinés à les aider à conduire leur vie.
Une rédaction des années 1940
Diplôme du bureau coquet. 15 janvier 1966
Cigarette et violon
«M. Michel Meilhac est devenu le meilleur ami de … Stradivarius ! », La Montagne, 4 avril 1965.
Bernard MEILHAC, « Un violoneux pas comme les autres », Lemouzi 124, Octobre 1992, pp. 43-40.
Bernard MEILHAC, « Propos sur quatre bourrées inédites… ou presque… », Lemouzi 126, Avril 1993, pp. 94-99.
Bernard MEILHAC, « Violon et musique traditionnelle en Limousin à la fin du XIXe et au début du XXe siècle », Lemouzi 129, Janvier 1994, pp. 87-99.
Bernard MEILHAC, « Le violon de mon père », Lemouzi 131, Juillet 1994, pp. 67-72.
Bernard MEILHAC, « Chants et danses des gabariers de la Xaintrie », Lemouzi 138, Avril 1996, pp. 57-61.
Bernard MEILHAC, « Les frères Meilhac : 40 ans de passion pour la cause félibréenne et la musique régionaliste… », Lemouzi 159, Juillet 2001, pp. 94-106.
Tapuscrits non datés de Bernard Meilhac :
– MEILHAC, Michel, Firmin (1911-1967). 3 versions différentes.
– Violoneux en Limousin 1830-1940.
Entretiens avec Bernard Meilhac : 7 décembre 1982, à Limoges, 4 avril 1983, à Saint-Salvadour (et d’autres non datés).
Entretien avec Madame Meilhac, épouse de Michel Meilhac : 4 avril 1983, à Saint-Salvadour.
Entretiens avec Madame Monique Meilhac, épouse de Bernard Meilhac : 7 août 2019, 28 janvier 2020, 21, 22 et 25 janvier 2022, à son domicile, à Limoges, rencontres auxquelles il faut ajouter divers échanges téléphoniques et électroniques.
Travaux de recherche généalogique de Didier Ouvrard.