Cinquième leçon

Vocabulaire

 

aitau
l’assegurança
au reveire
l'autò
la banca
ben
bonjorn
chas nos
coma

convidar
 
constat a
l'amiable

damandar
escriure
l'estilò
grand-merces
greu
lo jorn
lo limerò
las lumieras
mai
merces
ainsi
l'assurance
au revoir
la voiture
la banque
bien
bonjour
à la maison
comme
(comparaison)
inviter
constat
à l'amiable
demander
écrire
le stylo
merci beaucoup
grave
le jour
le numéro
les phares,
les lumières
plus
merci
(aver) mestier
mielhs
non-gran
nonmas
obludar
òc-es
lo papier
los papiers


lo para-chòc
la paur
un pauc
pensar
se preissar
quauqua ren
ren
tard
tombar
totjorn
tròp
lo valat
veilai
veiquí
avoir besoin
mieux
non
seulement, rien que
oublier
oui
le papier
les pièces d'identité
ou
d'immatriculation
le pare-choc
la peur
un peu
penser
se dépêcher
quelque chose
rien
tard
tomber
toujours
trop
le fossé
voilà
voici




Texte enregistré
Cinquesma leiçon


Lisou Lacombe, de Masseret, circulant en voiture, entre en collision sur la route avec Léonard Lagane de Limoges. Ils font un constat à l'amiable.



Lison : Bonjorn Monsur.
Leonard : Bonjorn Madama.
Lison : Ren de greu ?
Leonard : Non, mai de paur que de mau, quo es mielhs aitau.
Lison : Ai los papiers dau constat a l'amiabla dins mon autò.
Leonard : Avetz quauqua ren per escriure ? Obludei mon estilò a la banca, me preissava coma totjorn.
Lison : Oc-es, vei-ne'n quí un, marca ben.
Leonard : Tombei dins lo valat maitot l'autre jorn, me damande çò que ne'n pensen a l'assegurança.
Lison : Uei quo es nonmas lo para-chòc e las lumieras qu'an un pauc de mau.

https://la-biaca.org/files/original/13455/imatge_Avetz_mestier_de_quauqua_ren.jpg


Leonard : Anava convidar daus amics, mas es tròp tard, me'n tòrne chas nos. Si avetz mestier de quauqua ren, n'avetz màs de me telefonar, veiqui mon limerò.
Lison : Grand-merces. Avem ren pus a far quí.
Leonard : Non-gran, quo es 'chabat. Adiusiatz.
Lison : Adiusiatz.


Tornatz dire quelas frasas :


Bonjorn Monsur, Bonjorn Madama.
Ai los papiers dins l'autò.
Avetz quauqua ren per escriure ?
Si avetz mestier de quauqua ren.
Veiquí mon limerò.
Quo es 'chabat.



Remarques grammaticales


Vocabulaire

Vau mielhs se traduit en français par : il vaut mieux. Vau est la 3° personne du verbe valer (valoir) qui est du 3° groupe.
L'autre signifie l'autre au masculin ou féminin singulier, et au pluriel il fait :

los autres
las autras/l’autras
les autres, masculin
les autres, féminin


Aver mestier de, tout comme aver besonh de a le sens d'avoir besoin.

Ai mestier de telefonar.

Ai mestier de ren.
Il faut que je téléphone.
J'ai besoin de téléphoner.
Je n'ai besoin de rien.


Far mestier (littéralement faire besoin) signifie être utile, être nécessaire et avoir besoin.

Quò me fai mestier.
Te fai mestier 'na granda autò.


J'en ai besoin.
Tu as besoin d'une grande voiture.
Une grande auto te serait utile/nécessaire.


En pronom adverbial

En se rencontre avec des verbes construits pronominalement :

se’n anar s'en aller  
se'n tornar s'en retourner


Me'n vau je m'en vais
Te'n tornas tu t'en retournes
Nos en tornám nous nous en retournons

avec la forme renforcée ne'n :

Ne'n ai.
Ne"n i a.
ue ne'n fasetz ?
Ne'n chercha pas.
Nos ne’n· tornám.
J'en ai.
Il y en a.
Qu'en faites-vous ?
Il n'en cherche pas.
Nous nous en retournons.

après nos, vos :

'Natz-vos-en. Allez-vous-en.

après les pronoms personnels compléments construits avec l'impératif (voir leçons 6 et 8)

Balha-lor-ne'n.
Balha-me'n.
Donne leur en.
Donne m'en.



Le verbe tornar

Il joue en occitan le rôle d'un auxiliaire de conjugaison. Suivi d'un infinitif, il porte la marque temporelle, modale et personnelle. Il marque la répétition et correspond au préfixe français re-.

Tòrna far la maison.
Tornar dire.
Tornar passar.
Il refait la maison.
Redire, répéter.
Passer à nouveau.


Tornar, à la forme pronominale, se'n tornar traduit le français : revenir, s'en revenir, repartir, s'en retourner :

Me’n tòrne a la maison. Je reviens à la maison.


Pour exprimer le français tourner en occitan, on emploie le verbe virar.

Tornar a aussi le sens de rendre :

Tornar quauqua ren a quauqu'un. Rendre quelque chose à quelqu'un.



L'affirmation

L'acquiescement est marqué par òc-be, òc-plan, òc-es.
òc-be peut avoir soit un sens interrogatif :

- Te dise qu'es malaude.
- Òc-be ? ne'n sabiá ren.
- Je te dis qu'il est malade.
- Ah oui ? Je n'en savais rien.

soit un sens fortement affirmatif :

- Oc-be ! Quo era 'na bona vita !
- O ! Oui C'était la belle vie.


Òc-plan a un sens ironique. Celui qui répond oui ne croit pas ce qu'on lui dit :

- Ma veitura fai cinc litres au cent !
- Òc-plan !
- Ma voiture fait cinq litres au cent !
- Sûrement !


Òc-es est le plus employé et au sens strictement affirmatif, comme on vient de le voir dans la conversation de la leçon.


La négation renforcée

Pour répondre non, on se sert de non-gran ou de non-pas qui sont des formes de négation catégorique, mais on emploie aussi non.

La négation est souvent renforcée par l'utilisation de deux particules négatives :

I a pas degun.
I a pas ren.
Quò fai pas ren.
Il n'y a personne.  
Il n'y a rien.
Cela ne fait rien.


Il en est de même avec pas gaire qui a le sens de pas beaucoup ou de presque pas :

I a pas gaire de mau sus l’autò. Il n'y a presque pas de dégât à l'auto.


ou encore avec pus ren, degun ren et degun mai :

I a pus ren.
I a degun pus.
I a degun mai.
Il n'y a plus rien.  
Il n'y a plus personne.
 Il n'y a personne d'autre.



Le prétérit et l'imparfait des verbes du 1er groupe

prétérit
aimai
aimeras
aimet
aimerám
aimeratz
aimeren
imparfait
aimava
aimavas
aimava
aimavám
aimavatz
aimaven


L'emploi du prétérit, ou passé simple, est très fréquent en occitan. On le traduit en français par le passé composé. Il exprime une action passée considérée comme complète et achevée.

Le passé composé est utilisé en occitan seulement pour les actions ayant une répercussion, une conséquence dans le présent :

Marchava doçament, mas tot
d'un còp eslampei, e veiquí,
m'ai esbolhat n'artelh !

Jan 'nava a Limòtges ; li
damandei de 'chaptar de que
legir, 'visa çò que m'a
portat : una gramatica
quechoà !
Je marchais doucement, mais tout
d'un coup j'ai glissé et voilà
je me suis cassé un orteil.

Jean allait à Limoges ; je lui
ai demandé de m'acheter de quoi
lire, regarde ce qu'il m'a
rapporté : une grammaire
keshua !

On étudiera la formation du passé composé à la leçon 6.


Le pronom relatif

Celui qui est essentiellement employé en occitan est : que. Il correspond aux pronoms relatifs français que, qui, dont :

L'òme que passa.
L'òme que 'vise.
L’òme que parle.
L'homme qui passe.
L'homme que je regarde.
L'homme dont je parle.


Au français de qui, à qui et pour qui, correspondent de qui, a qui, et per qui :

L'òme de qui parle.
L’òme a qui parle.
L'òme per qui parle.
L'homme de qui je parle.
L'homme à qui je parle.
L'homme pour qui je parle.


Le pronom relatif où se traduit par ente, ente que :

La maison ente demòre.
La maison ente que demòre.
La maison où je demeure.


Auquel, duquel et leurs composés se traduisent par : au quau, dau quau, a la quala, de la quala, aus quaus, daus quaus, a las qualas, de las qualas :

La femna a la quala parla.
La vila de la quala parla.
La femme à laquelle il parle.  
La ville de laquelle il parle.


La traduction de n'avoir qu'à

Suivi de l'infinitif, n'avoir qu'à se traduit par aver màs de, aver nonmas de :

As màs de dire que quo
es' chabat.
As nonmas de .dire que quo
es' chabat.
Tu n'as qu'à dire que c'est fini




On peut aussi employer la forme renforcée : n'as màs de :
N’as màs de dire que quo
es' chabat.


Voici... Voilà

se rendent par veiquí et veilai

Ne'n veiquí
Vei-ne’n-quí
Ne'n veilai
Vei-ne'n-lai
Vei-lo-quí
Vei-lo-lai
En voici

En voilà

Le voici
Le voilà





Exercices


1) Mettre le verbe à la personne demandée au présent de l'indicatif, puis au prétérit :

1. V'autres, (aver) mestier de l'autò. 2. Monsur, (obludar) vòstre estilò ! 3. L'òme de l'assegurança (damandar) tos papiers. 4. Los grands (convidar) tas sòrs. 5. Tu, què ne'n (pensar) ? 6. leu, (s'en tornar) chas nos.

2) Traduire d'abord oralement, puis reprendre les phrases par écrit en mettant les verbes au prétérit :

1 . Il n'y a plus personne dans le hameau. 2. Il n'y a rien de grave dans l'affaire. lis achetaient le vin à Brive. 3. Il était tard, je me dépêchais.

3) Remplacer les verbes entre parenthèses d'abord par le prétérit, puis par l'imparfait :

1 . La femna a qui (parlar) es ma mair. 2. Los òmes que (passar) son frairs. 3. (1re sing.) L'autò que ('chaptar) a pas de limerò. 4. Los murs de la maison (tornar tombar). 5. La banca (barrar) nonmas un jorn.




3) 1 . La femna a qui parlei (parlava) es ma mair. 2. Los òmes que passeren (passaven) son frairs. 3. L'autò que 'chaptei ('chaptava) a pas de limerò. 4. Los murs de la maison torneren tombar (tornaven tombar). 5. La banca barret (barrava) nonmas un jorn.